Pas clairement identifiés
projet Boîte 2
du 12 Decembre 2013 au 12 Janvier 2014
The Observatory, Ho Chi Minh City, Vietnam, 2013
Sur une invitation de T3 architecture Asia, avec le soutien de l’institut français, dans le cadre de l’année France/Vietnam.
Exposition personnelle
Le blanc et le noir ne sont pas clairement identifiés
Acrylique sur bois, éclairage latéral (néon)
200 X 200 X 200 cm
Dessins (face à l'installation)
Pierre noire sur papier de riz et crayon gras sur intissé.
36 X 28 cm, 28 X 35 cm, 19 X 30cm
Dans le cadre de l'année France Vietnam, j'ai été invité, par le projet "Boîte", à investir un cube de deux mètres de coté (8m3). Le projet, avec ses quatre semaines de résidence, a été accueilli par la galerie The Observatory à Ho Chi Minh Ville.
L'installation réalisée pour cette exposition est une réponse à la censure d'un premier projet qui aurait dû être mené.
L'omniprésence dans la ville de Saïgon (Ho Chi Minh Ville) de l'image du personnage historique Ho Chi Minh m'a entraîné, dans un premier temps, à vouloir travailler sur son buste en plâtre que l'on peut acheter partout dans des magasins de propagande. Ce choix était motivé par le vif intérêt que j'ai porté à ce personnage multi-facettes*, ainsi que par la traduction de son nom auto-attribué en 1942 (Ho Chi Minh signifie "Celui qui éclaire" ou "Celui qui est éclairé" ce qui faisait fortement écho à une pièce que j'avais présentée au Château d'Avignon quelques mois auparavant - Cf. "L'hôte négatif").
La réalité m'a vite rattrapé lorsque des "autorités locales" m'ont demandé de "suspendre immédiatement mon projet". J'ai compris qu'il était impossible de travailler sur l'image de cette figure nationale quelles que soient les intentions.
C'est alors la question de la censure qui est devenue mon axe de recherche. J'ai côtoyé différents artistes expatriés, vietnamiens ou Viêt kiêu et recueilli de multiples témoignages sur des censures récentes d'œuvres d'art, d'expositions ou de films.
Parfois, les autorités justifient ces censures par des courriers comportant différents arguments. Un de ces arguments, plusieurs fois revenu à mes oreilles, est le suivant : "Le bien et le mal ne sont pas clairement identifiés".
Cette phrase est devenue le titre de mon exposition ; j'y ai simplement remplacé les termes "bien" et "mal" par "noir" et "blanc". Au centre de l'installation, on voit une bande grise dégradée qui offre toutes les valeurs de gris, du blanc au noir (de gauche à droite). Avant de pénétrer l'installation, cette bande semble continue et en arrière plan, alors qu'elle est composée d'une moitié peinte en blanc pur et d'une autre moitié peinte en noir pur. Grâce à un éclairage précisément positionné par rapport aux courbes de la structure, le noir et le blanc se voient de la même façon (comme un gris moyen) en leur point de rencontre (au centre).
Cette installation était pour moi une manière d'incorporer des nuances (toutes les valeurs de gris, du noir au blanc) et une certaine forme de relativité dans un "contexte" manichéen qui semblait être imposé par la censure.
En face de l'installation étaient présentés trois dessins réalisés d'après des images de contestations (pro vietnamiennes) découvertes dans le musée de la guerre à Saïgon... *Avant d'incarner à lui seul la réunification de son pays, la fin de la colonisation et la débâcle américaine lors de la guerre du Vietnam, Ho Chi Minh fut grand voyageur, photographe et auteur de théâtre...)
Voir aussi :
La conférence "Avec méthode (ou pas)"
à l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
présentant ce projet artistique sous l'angle de la méthode que l'artiste a appliquée pour parvenir à un résultat.
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