Texte Maxime H. Pascal
(...) L’espace est familier et déroutant.
Les objets sont banals, la lumière crue.
Unifiée par les murs peints d’une couleur mate brossée du sol au plafond, la constitution de l’atmosphère est compacte.
(...)
Au plafond, une douille est fixée.
L’ampoule est muette et pourtant elle hurle.
Des amis sont partis.
Les ombres les ont suivis.
Quelques-uns reviendront. D’autres pas.
Certains ne sont pas encore arrivés.
L’absence se conjugue aussi au futur.
Sur un mur, Jérémie Setton pose tour à tour son pinceau de couleur et son pinceau d’ombre. Une valeur additive, une valeur soustractive.
Aller, retour.
L’attente est aiguë et indéfinissable
Il est présent à toutes les absences qui l’environnent.
Mise en volume de l’angoisse, jeux des nuances, abolition des obstacles, la couleur matière continue de frayer son chemin. À chaque mouvement, la main du peintre pose la question « où es-tu ? », reprise par sa pensée en écho « où sont-ils ? »
Le manque ne connaît aucun répit. Dans ce creuset universel, tous, nous sommes mis à l’oeuvre.
2008
La chambre d'amis
Galerie Ardital, Aix en Provence
Eclairage, gouache, acrylique, pastel sur objets murs et moquette